Présentation par l'OCDE de l'étude économique du Luxembourg, 2008

Jeannot Krecké, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Mady Delvaux-Stehres, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, et Mars Di Bartolomeo, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, ont participé à la présentation de l’étude économique du Luxembourg par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui a eu lieu le 1er juillet 2008 à l’Abbaye Neumünster.

Tous les deux ans, l’OCDE publie une étude économique sur chacun de ses pays membres. L’Observatoire de la compétitivité du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur a assisté l’OCDE dans la préparation du rapport et a organisé les missions techniques et politiques nécessaires. La responsabilité du contenu de l’étude réside auprès du secrétariat de l’OCDE. L’étude porte sur la situation économique et les politiques publiques susceptibles d’améliorer les performances de l’économie à long terme.

Un débat fructueux entre les auteurs de l’étude et les ministres a eu lieu lors de la présentation.

Au niveau macroéconomique, Andrew Dean, directeur du Département des études pays de l’OCDE, a expliqué que les défis les plus importants pour le Luxembourg étaient de maintenir la vigueur du secteur financier et d’assurer la viabilité budgétaire.

Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a regretté que la partie de l’étude sur la place financière se limitait au cadre fiscal et réglementaire. Dans son ensemble, le secteur financier luxembourgeois a mieux résisté aux tensions récentes que d’autres places financières, a-t-il dit. Jeannot Krecké a souligné que le secteur financier ne pouvait pas être réduit à des questions de secret bancaire ou de taxation des revenus de l’épargne. Le ministre a refusé que le Luxembourg soit considéré comme "un passager clandestin de la finance internationale, un centre offshore détaché de toutes les règles". Le ministre a insisté sur l’innovation, la recherche et le développement, permettant de développer des nouveaux produits plus sophistiqués et à plus haute valeur ajoutée. Dans ce sens, la formation et l’éducation jouent un rôle primordial pour faire face à la demande du marché du travail. La Luxembourg School of Finance, centre de recherche en finances, a été créé à cet effet. Jeannot Krecké garde confiance dans la créativité du secteur financier. Finalement, le ministre a regretté que l’étude de l’OCDE n’abordait pas le problème de l’inflation élevée ni celui de la flambée des prix alimentaires et pétroliers.

Le thème structurel du rapport a été dédié à l’efficacité des dépenses publiques en matière de soins de santé et d’éducation. Patrick Lenain, chef de la Division des études nationales de l’OCDE, est d’avis que, malgré l’ampleur des moyens financiers, humains et techniques à sa disposition, l’état sanitaire restait en dessous de la moyenne des pays membres de l’OCDE. Il a proposé quelques pistes de réforme pour restreindre la dépense et améliorer la qualité. Dans le domaine hospitalier, la surcapacité hospitalière actuelle ne permet pas de maîtriser les dépenses, a-t-il estimé. Il a suggéré de mettre en œuvre un système de médecin référent, de faire varier le taux de remboursement des médicaments en fonction de l’efficience des médicaments, d’autoriser les pharmaciens à proposer des médicaments de substitution moins cher.

Enfin, l’OCDE recommande d’augmenter l’âge légal de retraite à 68 ans afin de faire face au problème du paiement des pensions et retraites. Le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Mars di Bartolomeo, a répondu que l’augmentation de l’âge légal n’avait aucun sens, puisque l’âge réel du départ à la retraite était de 58 ans. Selon le ministre, le Luxembourg a plutôt besoin de mesures de maintien dans l’emploi des travailleurs âgés.

Selon l’OCDE, l’éducation manque toujours d’efficience. Les dépenses éducatives sont trop élevées: la dépense moyenne par élève représente environ un tiers du revenu par tête. Les chefs d’établissement scolaires ont trop peu d’autonomie de gestion et ils ne sont pas tenus responsables des résultats. L’étude de l’OCDE critique aussi le fait que les choix pédagogiques ne soient pas décentralisés. La ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Mady Delvaux-Stehres, a salué l’importance que l’OCDE accordait à l’éducation en tant qu’élément important de l’économie d’un pays. Elle a signalé que la dernière étude de l’OCDE remontait à 2006 et qu'il était pratiquement impossible de voir les résultats des réformes mises en œuvre après seulement deux ans. La ministre s’est exprimée avec beaucoup de prudence sur l’autonomie des écoles et des chefs d’établissements, qui peut aussi avoir des effets néfastes et entraîner des différences dans les performances des différents établissements.

Les personnes qui sont intéressées à une version papier du rapport OCDE sont priées de contacter l’Observatoire de la compétitivité: beatrice.barthel@eco.etat.lu.

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