Bilan Compétitivité 2009 - Préparer l'après-crise

La nouvelle livraison du bilan Compétitivité, millésime 2009, vient de paraître.

Il montre que la position compétitive globale du Luxembourg a commencé à se détériorer au cours des dernières années. Différentes sources illustrent cette tendance:

  • On constate une détérioration de la position du Luxembourg dans maints classements de pays élaborés par des organisations internationales.
  • On constate également une détérioration de la position du Luxembourg dans le nouveau tableau de bord de l’Observatoire de la compétitivité: il se positionne en 2008 en 13e place parmi les 27 États membres de l’Union européenne, et perd trois positions par rapport à 2007. Ce classement se base sur plusieurs dizaines d’indicateurs retenus ensemble avec les partenaires sociaux. On observe que cette perte de compétitivité globale s’explique notamment par les mauvaises performances du Luxembourg en matière de productivité et de coût du travail.
  • L’analyse de la compétitivité-prix et -coûts montre que l’économie luxembourgeoise continue à se détériorer par rapport à ses partenaires commerciaux. La perte de compétitivité est fortement influencée par l’évolution dans les services, et plus récemment une forte dégradation de la compétitivité-coûts dans l’industrie luxembourgeoise.

Le bilan 2009 est intitulé "Préparer l’après-crise"

La compétitivité du Luxembourg à l’issue de la crise économique et financière dépendra en effet largement de la mise en œuvre d’une politique économique basée sur la productivité. Elle ne pourra être assurée que si la productivité structurelle progresse fortement et durablement. La mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne à travers la recherche et développement (R&D), l’innovation et la construction d’une économie de la connaissance, a un effet positif sur cette productivité.

Les études réalisées par le Groupe de recherche sur l’innovation et la productivité notamment dans les services, fruit du partenariat entre le STATEC, l’Observatoire de la compétitivité et le CRP Henri Tudor, permettent de mesurer la construction de cette économie de la connaissance.

Dans les études publiées cette année dans le bilan 2009, il apparaît ainsi, d’une part, que les pratiques de gestion des connaissances (Knowledge management) et les activités de recherche et de développement influencent positivement sur la probabilité d’innover. D’autre part, on observe que les entreprises certifiées ISO ont une propension à innover significativement plus élevée que celles qui ne le sont pas.

Finalement, l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur les capacités d’innovation est aussi analysé. Les premiers résultats montrent que les entreprises innovantes ont des niveaux d’équipement et des intensités d’utilisation significativement plus élevés que celles qui n’innovent pas, mais toutefois le lien n’est pas direct. L’effet des TIC doit être recherché à travers des combinaisons d’équipements ou des intensités d’utilisation optimisées. Ces trois études empiriques suggèrent qu’il y a plusieurs canaux puissants qui favorisent l’innovation et la productivité. Ceci plaide pour une politique d’innovation renforcée dans le cadre de la stratégie de Lisbonne.

Le bilan propose finalement un examen plus approfondi sur deux secteurs emblématiques: le secteur immobilier et le secteur des taxis. Le secteur immobilier a été au centre de la tourmente financière dans de nombreux pays et il est devenu primordial de se pencher sur "l’économie de la pierre". L’absence des statistiques sérieuses dans ce domaine a pesé sur l’analyse du secteur immobilier. Une nouvelle base de données administratives du STATEC permet de suivre les prix réels des appartements. Au Luxembourg, les prix de vente des appartements, déclarés à l’Administration de l’enregistrement et des domaines, semblent réagir, comme attendu, à la baisse de la demande et à l’augmentation de l’offre potentielle. Ainsi, à partir du 2e semestre 2008, la demande a significativement reculé conduisant à un surplus d’offres de biens sur le marché. Alors que les prix ont encore résisté au cours de l’année 2008, affichant une certaine stabilité, ils ont finalement été ajustés à la baisse, d’abord pour les appartements anciens et ensuite pour les appartements nouveaux.

L’organisation du marché des taxis a fait l’objet de nombreux projets de réforme depuis des décennies dans la plupart des pays. Le bilan montre que rares sont les réformes qui ont abouti complètement et pourraient servir d’exemple. Au Luxembourg, l’augmentation rapide des prix des courses de taxis et le niveau qu’ils ont atteint par rapport à d’autres pays invite à intervenir dans le secteur.

Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a invité les partenaires sociaux à discuter le bilan d’une manière controverse mais constructive.

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