Bilan compétitivité 2011: "Prendre la compétitivité au sérieux"

L’édition 2011 du "Bilan compétitivité" vient de paraître. Il montre que la position compétitive globale du Luxembourg, basée sur 79 indicateurs, s’est marginalement dégradée, faisant suite à une détérioriation continue au fil des dernières années. La compétitivité-coûts, basée sur le taux de change effectif réel, continue à se dégrader.

Compétitivité structurelle

Premièrement, le Bilan compétitivité analyse de manière critique une série de classements et indicateurs composites élaborés par des organisations internationales, comme par exemple IMD ou le World economic forum (WEF).

Deuxièmement, le Bilan 2011 constate une détérioriation marginale de la position du Luxembourg dans la mise à jour 2011 du tableau de bord compétitivité "structurel" de l’Observatoire de la compétitivité. Le Luxembourg se positionne en 2010 au 10e rang parmi les 27 États membres de l’UE, et perd une position par rapport à 2009. Ce classement se base sur 79 indicateurs économiques, répartis en dix catégories à savoir: performances macroéconomiques, emploi, productivité et coût du travail, fonctionnement des marchés, cadre institutionnel et réglementaire, entrepreneuriat, éducation et formation, économie de la connaissance, cohésion sociale et environnement. Ces indicateurs ont été retenus ensemble avec les partenaires sociaux dans le cadre du rapport Fontagné "compétitivité du Luxembourg: une paille dans l'acier" (2004).

Compétitivité-coûts

L’indicateur du taux de change effectif réel (TCER) compare l’évolution des prix et des coûts de l’économie luxembourgeoise par rapport aux prix et coûts des principaux partenaires commerciaux du Luxembourg. La compétitivité-prix et la compétitivité-coûts du Luxembourg, deux déterminants essentiels pour les entreprises nationales désirant exporter leurs biens et services, continuent à se déteriorer par rapport à ses principaux partenaires commerciaux.

Vers une nouvelle gouvernance économique luxembourgeoise

Le Conseil européen a arrêté en 2010 la stratégie Europe 2020, le successeur de la stratégie de Lisbonne. Le Conseil européen a notamment confirmé cinq grands objectifs structurels: favoriser l'emploi, améliorer les conditions de l'innovation et de la R&D, atteindre les objectifs dans le domaine du changement climatique et de l'énergie, améliorer les niveaux d'éducation et favoriser l'inclusion sociale, en vue d’"une croissance intelligente, durable et inclusive". Sur base de ces grands objectifs européens, le Luxembourg a défini en avril 2011 ses propres objectifs nationaux, que l’Observatoire de la compétitivité se propose de surveiller. Cette nouvelle stratégie exige une coopération renforcée entre ministères et administrations au Luxembourg, notamment pour approfondir les liens entre les réformes structurelles et la politique budgétaire.

La nouvelle gouvernance économique comprendra également une surveillance des déséquilibres macroéconomiques qui sera prochainement mise en place au niveau de l’UE, dans le cadre du semestre européen ("Excessive imbalance procedure"). Comme pour les autres États membres, la performance du Luxembourg sera également analysée annuellement à travers ce tableau de bord des déséquilibres macroéconomiques.

Mesure du bien-être

Une partie du Bilan 2011 est dédiée à la mesure du bien-être qui a pour objectif de fournir un état des lieux du projet "PIBien-être" mené au niveau national dans le cadre du Conseil économique et social (CES) et du Conseil supérieur pour un développement durable (CSDD). L’OCDE vient de publier un premier rapport "Comment va la vie" qui est examiné dans la présente livraison du Bilan.

Présentation de l’Observatoire de la formation des prix

Le Bilan 2011 présente les missions et l’organisation du nouvel Observatoire de la formation des prix créé par le gouvernement suite aux discussions bipartites qui ont eu lieu fin 2010 avec les délégations salariales et patronales. Ce dispositif fonctionne depuis le mois de mai 2011 et a produit une série d’études.

Études thématiques

Finalement, le Bilan 2011 comprend les résultats d’une série d’études commanditées par l’Observatoire de la Compétitivité. Il s’agit des études qui alimentent, appuient ou explorent les différents domaines qu’aborde l’Observatoire. "How do Singapore and Luxembourg comparatively compete in a global world? Is small still beautiful in the 21st century?", "De quelques spécificités des exportations du Luxembourg", "Luxklems report: update 2011. Productivity and the crisis", "Typologie des déposants de brevets luxembourgeois" et "Une évaluation avec le modèle LSM des réformes du plan Luxembourg 2020"..

Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, invite les partenaires sociaux à une discussion constructive du Bilan qui pourra alimenter ainsi les discussions préparatoires du Comité de coordination tripartite.

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