Bilan Compétitivité 2012 – "Vents contraires"

Le Conseil européen a arrêté en 2010 la stratégie Europe 2020 avec notamment cinq grands objectifs structurels: l'emploi, les conditions de l'innovation et de la R&D, le changement climatique et l'énergie, l'éducation et l'inclusion sociale. Sur base de ces grands objectifs européens, le Luxembourg a défini ses propres objectifs nationaux que l’Observatoire de la compétitivité se propose de surveiller. Cette nouvelle stratégie exige une coopération renforcée entre ministères et administrations, notamment pour approfondir les liens entre les réformes structurelles et la politique budgétaire.

À partir de 2012 la surveillance de la compétitivité des États membres a été hissée par l’Union européenne au même niveau que la surveillance de leurs finances publiques. En effet, la nouvelle gouvernance économique comprend maintenant également une procédure de surveillance des déséquilibres macroéconomiques nationaux mise en place au niveau de l’UE. Comme pour les autres États membres, la performance du Luxembourg est analysée annuellement à travers un tableau de bord d’indicateurs. Dans l’édition 2012, l’indicateur du taux de change effectif réel (TCER) qui est utilisé pour comparer l’évolution des prix et des coûts de l’économie luxembourgeoise par rapport aux prix et coûts de ses principaux partenaires commerciaux montre que la compétitivité-prix et-coûts nationale, deux déterminants essentiels pour les entreprises désirant exporter leurs biens et services, continuent à se détériorer.

Le miroir des benchmarks

Le Bilan Compétitivité analyse d’une part de manière critique une série de classements et indicateurs composites élaborés par des organisations internationales, comme par exemple IMD ou le Forum économique mondial. Le Bilan 2012 met à jour d’autre part son propre tableau de bord reflétant la compétitivité du Luxembourg, basé sur une méthodologie agréée par les partenaires sociaux. Le résultat final montre une détérioriation de la position du Luxembourg. Le Luxembourg se positionne ainsi dans cette édition 2012 du Bilan au 11e rang parmi les 27 États membres de l’UE, et perd ainsi trois positions par rapport à l’année précédente. Les raisons pour cette perte de compétitivité structurelle du Luxembourg sont notamment la catégorie productivité et coût du travail, entrepreneuriat et environnement. Ce classement se base sur 78 indicateurs économiques, répartis en dix catégories à savoir: performances macroéconomiques, emploi, productivité et coût du travail, fonctionnement des marchés, cadre institutionnel et réglementaire, entrepreneuriat, éducation et formation, économie de la connaissance, cohésion sociale et environnement.

Études thématiques

Finalement, le bilan comprend également, à partir des travaux de l’équipe de recherche du Statec conduits conjointement avec l’Observatoire de la compétitivité, les résultats d’une série d’études destinées à alimenter, appuyer et explorer différentes facettes de la compétitivité structurelle du pays, tant au niveau macroéconomique qu’au niveau microéconomique des entreprises: la productivité des entreprises ainsi que leur classification selon la compétence technologique, les déterminants du commerce électronique et ses effets sur la performance des entreprises, les entreprises éco-innovantes, l’accès aux financements et la mesure du PIB vert. Ces études seront présentées dans un séminaire spécifique.

Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider, a souligné qu’il attache personnellement moins d’importance au classement global du Luxembourg, mais qu'il est plus important et plus utile de regarder la batterie d'indicateurs en détail. Il a invité les partenaires sociaux à une discussion constructive et fructueuse des actions qui peuvent être entreprises au niveau d'un secteur ou d'une entreprise et cela avec tous les acteurs concernés en prenant appui sur les analyses du bilan 2012.

Communiqué par le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur

Dernière mise à jour