Le ministre de l'Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké à l'occasion de l'ouverture de la Foire d'automne 2004

- seule la parole prononcée fait foi -

Altesse Royale,

D’Hierschtfoire ass eng vun deene ganz grousse Plattformen wou eis Economie, a besonnesch eis Kleng a Mëttelbetriber sech dem Public virstellen. Hei ass d’Geleegenheet fir si, op geraffte Manéier hir neiste Produkter ze weisen an hire savoir-faire ze dokumentéieren.

Als Wirtschaftsminister sinn ech besonnesch geéiert, datt Dir, Altesse Royale, drop haalt, bei der Cérémonie d’ouverture vun haut dobei ze sinn. Esou ënnerstëtzt Dir hei am Land a vis-à-vis vun der Groussregioun e wichtege Pilier vun eiser Economie. Dat maach Dir am selwechte Sënn wi mat Ären Aktivitéiten am Ausland, wou Dir duerch Är Bedeeligung un eise Promotiounsmissiounen, fir d’lescht am Kanada an an den USA, de Wirtschaftsstanduert Lëtzebuerg an eis Exportindustrie ënnerstëtzt.

Am Numm vum Land soen ech Iech villmools merci dofir.

Altesse Royale,
Monsieur le Président,
Monsieur le Député-maire,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

La dernière édition des comptes nationaux publiés par le STATEC confirme le ralentissement qu’a connu l’économie luxembourgeoise ces trois dernières années.

La croissance luxembourgeoise avait plongé à 1,5% en 2001 suite à l’éclatement de la bulle de la « nouvelle économie » et aux évènements du 11 septembre 2001. Elle est remontée ensuite à  2,5% en 2002 et a atteint 2,9 % en 2003, selon nos dernières estimations.

La croissance moyenne pour les années 2001 à 2003 aura été de  2,3% seulement par rapport aux 7,1% réalisés au cours de la période de 1995 à 2000.

Mais, pour comprendre la portée des chiffres, il faut  les étalonner.

Deux critères me paraissent intéressants à cet égard:

  • la croissance de long terme doit dépasser 4% (selon le Bureau International du Travail) pour garantir la soutenabilité des finances publiques et du système de sécurité sociale;
  • la croissance nécessaire pour endiguer la hausse du chômage est estimée à plus de 5,5%.

Signe positif : la reprise de la productivité ; elle indique que l’économie acquiert une certaine vigueur. Cependant le taux de chômage, mesuré en référence aux demandeurs d’emplois inscrits à l’Administration de l’emploi atteindra un record cette année.

Les bons résultats obtenus pas l’industrie manufacturière, sidérurgie en tête,  et une convalescence certaine des institutions financières laissent augurer d’une bonne conjoncture pour 2004, terminant ainsi  le ralentissement prolongé de ces trois années.

Néanmoins, il n’est guère recommandé de crier victoire, car de nombreux risques baissiers subsistent pour notre économie. Je ne citerais que l’envolée du prix du pétrole et le redressement  incertain dans la zone euro. Un sujet d’inquiétude concerne surtout l’évolution de la demande intérieure dans la plus grande économie de l’Union, l’Allemagne qui est aussi notre 2e client.

Pour illustrer les défis qui nous attendent, permettez au passionné de la mer que je suis d’utiliser une métaphore marine : « La mer est aussi profonde dans le calme que dans la tempête ».

Notre pays connaîtra toujours l’alternance de périodes plus fastes suivies de temps plus difficiles. L’économie est et restera cyclique. Mais tout gouvernement doit s’appliquer à lisser les flux et les reflux par une politique de diversification de la structure économique et une politique contre-cyclique. Il faut créer des réserves en périodes de bonne conjoncture afin d’être à même de stimuler la croissance lors d’un retournement conjoncturel.

Mais sous ces mouvements conjoncturels la mer restera profonde.

Ceci m’amène à m’attarder sur la stratégie de long terme que les chefs d’Etat et de Gouvernement ont arrêtée à Lisbonne en mars 2000.

A l’horizon 2010, l’Union Européenne doit, je cite, « devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

Dans cette citation, tous les mots ont leur importance ! Elle est en effet souvent tronquée : certains accentuent la dimension économique, d’autres la dimension sociale, d’autres enfin ne jurent que par la dimension technologique. Or, la stratégie de Lisbonne forme un tout, dont chaque composante est essentielle.

Altesse Royale,
Mesdames, Messieurs,

Comme j’ai pu le souligner récemment lors d’un colloque consacré à l’économie de la connaissance,  la stratégie de Lisbonne affiche clairement nos objectifs premiers : la croissance et le plein emploi.

Le levier pour y arriver sera une compétitivité plus grande. Pour y arriver, il faudra recourir à toute une panoplie d’instruments :

  • la meilleure éducation possible et la formation continue tout au long de la vie;
  • un cadre légal et réglementaire favorisant l’esprit d’initiative;
  • des infrastructures performantes au service de l’économie et des citoyens;
  • un engagement constant en faveur du développement durable par le combat contre les pollutions;
  • la prévention des gaspillages, notamment énergétique, et la préservation de notre environnement naturel.

La stratégie de Lisbonne appelle des réformes structurelles importantes. Toute société doit s’adapter aux conditions changeantes. Or, la seule constante de l’histoire est le changement. Les adaptations nécessaires aux évolutions économiques, démographiques et géopolitiques seront d’autant plus acceptées et suivies par la population, si elles sont discutées et adoptées démocratiquement, et si elles ne mettent pas en cause la sécurité à laquelle aspirent nos concitoyens.

Il ne faut pas saborder le modèle social européen. La meilleure défense d’un haut niveau de vie, d’une protection sociale sans faille et d’une qualité de vie respectueuse de notre environnement, est l’adaptation dans la sécurité : la « flex-security » pour utiliser un néologisme anglais.

Au lieu d’une rigidité peureuse et finalement cassante, il faut faire preuve d’une souplesse d’adaptation, en prenant appui sur les défis nouveaux afin de mieux progresser.

Si l’avenir reste toujours incertain, il faut le façonner avec l’optimisme de la volonté.

Il ne s’agit pas d’imposer à nos concitoyens des changements, mais de les inciter à devenir les acteurs de notre destin collectif.

Dans toute notre démarche il reste une contrainte très claire : la cohésion sociale. Elle ne doit pas seulement être maintenue mais elle est appelée à se  développer. La création d’emplois ne se résume pas au développement de jobs pénibles, précaires et mal rémunérés. Il est clairement dit que le développement de l’emploi doit viser également les conditions de travail.

La lutte pour le plein emploi reste un défi sans cesse renouvelé. La concurrence internationale et les changements technologiques imposeront parfois des choix difficiles. Tout emploi existant ne pourra pas être sauvé, même s’il faut se battre pour chaque emploi qui peut être sauvegardé. En même temps il faut créer des emplois nouveaux, viser un meilleur emploi.

La stratégie de Lisbonne prise dans toutes ses dimensions, reflète un programme ambitieux et traduit une volonté forte de mobilisation.

L’opinion publique européenne a applaudi à ce programme.

Près de cinq années plus tard, cependant, force est de constater que ses objectifs ambitieux semblent loin d’être atteints.

L’absence de progrès laisse le champ libre au doute et à la perplexité.

Il y a deux raisons essentielles à ce relatif désenchantement.

Première raison : L’agenda de Lisbonne a été décidé dans l’euphorie de la bulle de la « nouvelle économie », après l’introduction réussie de la monnaie unique et au point culminant d’une forte croissance économique.

Vous connaissez la suite : la bulle de la nouvelle économie a éclaté, l’exubérance irrationnelle des marchés financiers a  fini par se muer  peu à peu en dépression.

Trois années de vaches maigres ont entamé la croyance dans l’efficacité des politiques économiques communautaires.

Deuxième raison  du désenchantement : L’inquiétude diffuse face à la nouvelle société qui semble se dessiner peu à peu.

L’adaptation aux mutations structurelles, la refonte des systèmes de sécurité sociale, l’assouplissement de la protection du travail requièrent des « réformes » parfois déchirantes. Le Petit Robert définit l’acte de « réformer » par « changer en mieux ». Aujourd’hui, dans l’opinion publique, le terme de réforme évoque surtout l’austérité, et rime avec  précarité.

Réussir l’agenda de Lisbonne, appelle donc une véritable pédagogie de la réforme en Europe et au Luxembourg.

Dans cet ordre d’idées, il y a lieu d’être vigilant lors de la finalisation de la directive services. Certes le projet de la Commission européenne reprend des éléments fort intéressants pour le Luxembourg car la directive vise l’ouverture d’un véritable marché intérieur des services, elle tend à faciliter le droit d’établissement et  elle relance l’idée d’une simplification administrative transfrontalière. Le principe du pays d’origine nous est très précieux dans les domaines du commerce électronique, des services financiers et de la télévision sans frontières, quelques piliers de notre politique de diversification économique.

Cependant, les responsables politiques luxembourgeois se font beaucoup de soucis quant aux risques pour notre système de santé et de sécurité sociale de même que pour la protection des travailleurs. Notre système social ne devrait en tout cas pas être précarisé par les effets de cette directive.

Altesse Royale,
Mesdames, Messieurs,

Lors d’un récent Conseil Compétitivité, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Wim Kok, l’ancien Premier Ministre des Pays-Bas, qui préside un groupe de haut niveau chargé de faire un rapport, une sorte de bilan à mi-temps sur l’état d’avancement de la stratégie de Lisbonne.

Ce bilan devra alimenter le débat dans les capitales européennes, au niveau des parlements, des gouvernements, des partenaires sociaux et des chercheurs. Tous  devront réfléchir à la meilleure manière de relancer le processus de réforme coordonné dans chacun des Etats de l’Union.

A côté de la réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance, la stratégie de Lisbonne sera  un des dossiers importants de la Présidence luxembourgeoise de l’UE.

Altesse Royale,
Mesdames, Messieurs, 

Le gouvernement issu des élections de juin 2004 m’a confié la coordination de la mise en œuvre du processus de Lisbonne au Grand-Duché de Luxembourg. Le rapport de la Commission européenne de ce printemps, intitulé « Réaliser Lisbonne » ne nous décerne qu’une note moyenne voire insuffisante. Selon ce rapport, le Luxembourg n’a pas fait de grands progrès. 

D’ailleurs la récente appréciation du World Economic Forum nous dégrade aussi en termes de compétitivité, à la 26e place.  Il s’agit d’un recul du moins alarmant même si, j’en conviens, il faut encore analyser plus en détail cette étude avant d’en tirer des conclusions au niveau de notre politique économique.

Pour en revenir au processus de Lisbonne : j’estime que les 14 indicateurs phare retenus par le Conseil européen pour évaluer les avancées des Etats membres restent trop frustes, surtout dans un petit pays ouvert, fortement intégré.

C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a demandé au Professeur Lionel Fontagné de nuancer la position compétitive du Luxembourg. Ce rapport servira de point de départ pour un débat au sein du Gouvernement d’abord et avec les partenaires sociaux ensuite. J’espère que nous arriverons à former un diagnostic commun et à nous entendre sur les indicateurs à prendre en compte et à suivre au cours du temps.

L’aboutissement de ce travail, qui est placé sous la houlette de l’Observatoire de la Compétitivité rattaché au Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, doit aboutir à un Plan d’action tripartite.

Je souhaite que nous puissions conclure dans un sommet tripartite sur un plan de relance économique par l’innovation et le plein emploi, qui engage les partenaires sociaux et qui implique tous les citoyens.

Altesse Royale,
Mesdames, Messieurs,

« La politique économique du Gouvernement - tout comme la politique de protection de l'environnement et la politique sociale - s'orientera autour de l'impératif du développement durable: satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la possibilité des générations futures de satisfaire leurs propres besoins.

Pour la politique économique, cela signifie promouvoir la croissance et l'emploi, assurer la stabilité des prix, l'équilibre des finances publiques et la santé des échanges extérieurs. »

Tels sont les termes du programme gouvernemental.

Pour atteindre les objectifs, il s'agira de procéder à un dosage judicieux d'instruments d'offre et de demande.

Pour croître, l'économie a besoin de capacités de développement: de capitaux, d'investissements, de technologie, de travailleurs hautement qualifiés, de chercheurs inventeurs, d'entrepreneurs innovants. Elle a besoin d'infrastructures techniques performantes, de réseaux de transports étendus et efficaces, de systèmes d'alimentation en énergie sûrs et compétitifs, de voies de télécommunications rapides et fiables. Elle a besoin d'un cadre légal, réglementaire et fiscal qui lui permet de s'épanouir, qui permet l'initiative et la créativité, qui récompense le risque économique, qui invite les ressources disponibles à se mettre au service de la croissance et de l'emploi.

Ma démarche au niveau du Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur traduit cette analyse par les mots d'ordre suivants: diversification, modernisation, innovation, promotion, simplification, compétitivité.

En termes d'axes prioritaires, cela signifie:

  • promotion de l'esprit d'entreprise avec ses pôles création et reprise de PME;
  • promotion de la R&D, de l'innovation et des compétences humaines dans les entreprises;
  • diversification et modernisation du tissu économique.

En ce qui concerne la promotion de l'esprit d'entreprise, nous allons lancer la semaine prochaine une vaste campagne de sensibilisation à la création et à la reprise d'entreprise sous le thème "trau dech".

Cette campagne s’entend comme un véritable exercice pédagogique à l’intention des créateurs et repreneurs d'entreprises et de toute notre population qui doit faire preuve d'une attitude nouvelle face au risque d'entreprendre, trop souvent marquée par la stigmatisation, et de l'échec et du succès financier.

Nous allons également lancer avant la fin de l'année le portail Internet "entreprise.lu", destiné à fournir un éventail complet d'informations aux entreprises dans leurs démarches administratives et de développement. Ce portail est d’ailleurs appelé à devenir un véritable guichet unique virtuel.

La recherche-développement, l'innovation et les compétences humaines sont au centre des instruments de croissance et d'emploi de l'agenda de Lisbonne. Notre économie doit devenir encore plus intensive en connaissances: l'activité de R&D et d'innovation des entreprises doit croître. Celles-ci doivent davantage renforcer les ressources humaines qu'elles consacrent à la R&D et au développement de produits, services et procédés nouveaux.

Elles doivent en cela être soutenues par une véritable politique de recherche publique à travers les moyens du Fonds National de la Recherche et des compétences des Centres de Recherche publics. Elles seront encouragées à s'allier, soit de façon ponctuelle, soit par le biais d'initiatives de grappes technologiques à caractère plus permanent, à d'autres entreprises ou centres de recherche, y compris dans la grande région.

Je propose aussi de réfléchir aux voies et moyens, le cas échéant fiscaux, pour attirer au Luxembourg les compétences humaines requises et pour encourager les entreprises à augmenter les ressources humaines dans le domaine de la R&D.

En ce qui concerne la politique de modernisation, le Gouvernement mettra en œuvre tous les moyens disponibles par le biais des lois-cadres, de la SNCI et de la fiscalité pour accompagner et faciliter les investissements de modernisation et d'extension des petites et moyennes entreprises. C'est une condition essentielle du maintien et de l'amélioration de leur compétitivité.

Quant à la politique de diversification, elle est plus nécessaire que jamais et devra se fonder davantage sur le développement d'un tissu d'entreprises petites et moyennes, innovantes, luxembourgeoises et étrangères, s'intégrant dans le marché unique européen à partir d'une localisation luxembourgeoise. Cette politique visera également l'approfondissement de l'activité productive et de R&D des nombreuses entreprises solidement implantées sur notre territoire. Qu’il s’agisse d’entreprises luxembourgeoises indépendantes comme les Ceratizit, Rotarex, IEE et autre Euro-Composites, ou de filiales de grands groupes internationaux tels les Goodyear, Dupont, Delphi et autre Luxguard, elles représentent toutes un capital de départ appréciable pour notre développement futur.

Relevons également que dans le cas de l’Agenda Lux 2006 du groupe Arcelor, le modèle luxembourgeois a bien fonctionné, une fois de plus, en permettant de renforcer la durabilité de la production d’acier au Luxembourg par des investissements de plus de 170 millions d’Euro.

Sans vouloir exclure l'établissement d'entreprises dans de nouveaux domaines d’activités, la promotion du Luxembourg et la prospection d'entreprises nouvelles se concentrent, à côté des activités et services financiers, sur les domaines suivants dans lesquels le Luxembourg dispose d'atouts certains:

  • dans le domaine industriel :
    • les équipements pour l'industrie automobile;
    • l'industrie de la plasturgie;
    • l'industrie des matériaux;
    • les technologies de l'environnement, et
  • dans le domaine des services :
    • les technologies de l'information et des communications;
    • le commerce et les médias électroniques;
    • les services logistiques.

Un rôle éminent reviendra à l'Entreprise des Postes et Télécommunications que j'encouragerai à maintenir un niveau de qualité d'infrastructure et de service élevé et compétitif. Le développement du réseau de communication à large bande est, entre autre, une ambition clairement affichée dans ce contexte. Dans le domaine postal, l'EPT doit aller à la rencontre des défis de l'ouverture du marché à d'autres offrants et devenir plus performante.

Dans cette optique, le Gouvernement souscrit d’ailleurs entièrement aux objectifs de l'Agenda 2007 adopté par l’Entreprise des Postes et Télécommunications, agenda qui a pour prémisses le maintien de l'unicité de l'entreprise, la rentabilité économique et le maintien du statut public de l'entreprise.

Quant à notre pavillon maritime je me propose de réexaminer la politique du Gouvernement en cette matière. Dans le domaine des applications biotechnologiques, je compte faire évaluer les forces et faiblesses ainsi que le potentiel de notre pays. Quant à la grande distribution, j’estime nécessaire de revoir le cadre légal et réglementaire.

Dans le domaine du commerce électronique, l'implantation au Luxembourg de noms prestigieux doit nous encourager à continuer sur la voie tracée qui comporte avant tout la mise en place d'une infrastructure de communication performante et une clé publique sécurisée pour la signature électronique.

Dans ce contexte, le Gouvernement continue à prôner une approche collaborative entre les secteurs privé et public pour éviter la multiplication de systèmes de signature. Je profite de cette occasion pour lancer un appel au secteur privé - banques, entreprises industrielles et de services - pour s'associer dans cet effort d’une véritable initiative Public-Private-Partnership.

Altesse Royale,
Mesdames, Messieurs,

Pour permettre l'implantation d'entreprises nouvelles, y compris des PME, il s'agira d'étendre la capacité et l'attractivité des zones d'activités et des centres d'entreprises et d'incubateurs. Si un tel plan doit répondre aux besoins intrinsèques des entreprises, il devra bien évidemment s’inspirer également des recommandations du concept IVL.

Je poursuivrai, tout en les accélérant, les initiatives engagées par mes prédécesseurs visant à la reconversion des friches également à des fins industrielles. J’encouragerai les communes et les syndicats de communes à augmenter les surfaces disponibles pour l'implantation d'activités artisanales. J'ai d'ores et déjà demandé les moyens budgétaires à cet effet.

Dans ce Gouvernement, j’assume aussi les compétences en matière de commerce extérieur. Un rôle important reviendra à la promotion du commerce extérieur. Par le regroupement et la synergie de plusieurs fonctions - missions de promotion à l'étranger, participations collectives aux foires et salons à l'étranger – elle devrait augmenter en efficacité.

Dans cette démarche je souhaite une présence plus marquée des PME, qu'elles soient industrielles, artisanales ou commerciales. J'estime en effet que les PME ne prennent pas suffisamment avantage des opportunités qui se présentent sur les marchés limitrophes. Il leur appartiendra, à travers leurs chambres professionnelles, de renforcer leur présence sur ce qui est finalement leur marché naturel.

Pour faciliter cette présence, le Gouvernement usera de ses moyens, notamment en ce qui concerne l'accès à ces marchés. L'initiative en cours sur le plan communautaire et national en matière de simplification administrative a justement pour objet le meilleur accès des entreprises au marché intérieur communautaire. Le délégué "SOLVIT" du Gouvernement est à la disposition des entreprises pour les orienter et conseiller en cas de difficulté avérée sur les marchés de l'Union européenne.

D’une manière plus générale, le Ministre des Classes Moyennes et moi-même avons défini la fonction de responsable de la simplification administrative dans leurs départements respectifs.

Altesse Royale,
Mesdames, Messieurs,

Le black-out du 2 septembre dernier nous a brutalement rappelé à quel point notre société sophistiquée est devenue dépendante d’un approvisionnement fiable en électricité.

Certes, les causes exactes de cette panne ne sont pas encore définitivement identifiées. Pour obtenir toutes les certitudes, j’ai demandé à l’Institut Luxembourgeois de Régulation, qui est également en charge de la surveillance du marché de l’électricité luxembourgeois, d’analyser la configuration des réseaux – y inclus celui de RWE – au moment de la panne. L’ILR doit aussi déterminer, le cas échéant à l’aide d’experts en la matière, s’il n’y a pas eu de négligence au niveau des gestionnaires de réseaux et si le fameux critère « n – 1 » était à tout moment respecté. Ce principe veut qu’en cas de défaillance d’un élément, il en existe toujours un deuxième pour garantir la continuité de la fourniture.

Toujours est-il qu’on peut affirmer que la configuration actuelle du réseau de CEGEDEL est adéquate pour garantir au pays un approvisionnement suffisamment fiable en électricité.

Cependant, on pourra certainement encore mieux organiser la mise à disposition d’une fourniture de secours mutuelle entre CEGEDEL et SOTEL, tout comme il sera nécessaire d’analyser en détail les avantages et les désavantages d’une interconnexion permanente de ces deux réseaux. Mes services ont également pris toutes les initiatives nécessaires pour entamer cette analyse le plus rapidement possible.

Finalement, le black-out a rendu apparentes certaines lacunes au niveau de la préparation de nos autorités et institutions pour faire face à tel état de crise. Pour y remédier, le Haut Commissariat à la Protection nationale développera ensemble avec tous les acteurs, tant institutionnels que privés, un plan d’intervention et des fiches de gestion de crise. Ce plan comportera des éléments de prévention, de prévision, de protection, d’alerte et d’intervention.

Une connexion permanente vers un fournisseur supplémentaire ne me semble pas de nécessité immédiate.

Si le black-out du 2 septembre nous a effrayés, je n’ai pas l’intention de réduire la politique énergétique au seul aspect de la sécurité d’approvisionnement en électricité.

Ce Gouvernement doit développer une politique proactive en matière d’efficience énergétique et de promotion des énergies renouvelables face à la menace d’un changement climatique et compte tenu des engagements pris par les Gouvernements précédents tant au niveau européen que national. Mon collègue au Ministère de l’Environnement et moi-même sont sollicités sur ce point. Je veillerai en particulier que la promotion des énergies renouvelables au Luxembourg soit soutenable pour notre économie nationale. La relation « coût – efficacité » des différentes mesures à envisager doit être prise en compte. En d’autres termes, il faudra promouvoir les formes d’énergie et les mesures qui ont la plus grande capacité de réduction de nos émissions de CO2 au moindre coût et qui auront un impact réel sur notre bilan national d’émissions de gaz à effet de serre.

Altesse royale,
Mesdames, Messieurs,

La santé de l’économie nationale repose aussi sur des règles claires, parfois sévères, qui permettent de sanctionner toute tentative d’entraver ou de fausser la concurrence sur les marchés. Un environnement de saine concurrence stimule l’innovation et la qualité des produits à des prix raisonnables. La nouvelle loi du 17 mai 2004 relative à la concurrence sera l’instrument idoine pour encadrer le développement concurrentiel de notre économie.

Hier matin, le Conseil de Gouvernement a décidé de proposer à Son Altesse Royale le Grand-Duc la nomination du Président et des membres du Conseil de la concurrence, organe de décision indépendant créé par le législateur, le gardien des nouvelles règles de concurrence. Je forme le vœu que l’indépendance du statut lui confère l’autorité nécessaire pour sévir contre toute atteinte aux règles de concurrence.

De mon côté, j’ai mis sur pieds dans mon département une Inspection de la concurrence à qui j’ai donné instruction de mener les enquêtes avec diligence et efficacité.

Les règles de concurrence, faut-il le répéter, ne sont pas une fin en soi. Leur respect ne favorise pas seulement les entreprises performantes. En dernière instance, c’est le consommateur final qui doit en être le principal bénéficiaire.

Si donc je souhaite donner une impulsion nouvelle à la politique de concurrence, j’ai aussi la très ferme volonté de donner un sérieux coup de manivelle à la politique des consommateurs qui doit prendre un nouvel élan.

Mes idées sur ce point gravitent autour de quatre axes :

Premièrement, je constate que les règles qui régissent la protection des consommateurs sont éparpillées dans de trop nombreux textes de loi. Elles sont souvent complexes, parfois même incohérentes. J’ai décidé de rendre ces textes plus lisibles, donc plus compréhensibles aux consommateurs et aux entreprises : un Code du consommateur sera élaboré pendant la présente législature.

Deuxièmement, je mettrai un accent particulier sur l’information du consommateur. Mais ce n’est pas tout. L’information du consommateur rend le marché plus transparent. Mes services exerceront cette fonction d’information en partenariat avec l’Union Luxembourgeoise des Consommateurs et le Centre Européen des Consommateurs. Dans ce contexte, j’inciterai l’ULC à recourir, de manière régulière, à la publication des comparaisons de prix, moyen efficace qui remplace la réglementation des prix.

Troisièmement, je souhaite instaurer un dialogue entre consommateurs et professionnels. C’est de la discussion, même controverse, que se dégageront pour les responsables politiques les idées sur lesquelles ils construisent la politique de consommation. Ce débat se déroulera au sein du nouveau Conseil de la Consommation.

Enfin, quatrièmement, les consommateurs lésés ne réussissent pas toujours à faire valoir leurs droits. Les procédures classiques devant les juridictions sont longues et coûteuses pour leur type de réclamation. L’enjeu matériel et le résultat final incertain ne justifient pas toujours une procédure judiciaire.

Je m’emploierai à soutenir toute initiative novatrice qui permet de résoudre extrajudiciairement les soi-disant petits litiges de consommation. Certains mécanismes de médiation existent déjà. Il s’agit d’améliorer leur fonctionnement et de favoriser la création de nouveaux centres de médiation dans les secteurs où les organisations de protection des consommateurs enregistrent un nombre important de plaintes.  

Altesse Royale,
Dir Damen an Dir Hären,

Lëtzebuerg  ass duerch säi staarke Mëttelstand, seng Stoolindustrie a spéider duerch seng Bankplaatz zu engem vun de  räichste Länner vun der Welt ginn. Mir hunn an de leschte 15 Joer weder gréisser Chômageproblemer, nach sozial oder aner gravéirend Problemer méi kannt.

Dëss Situatioun huet awer dozou gefouert, dass mer ugefaang hunn d’Hänn an de Schouss ze leeën.  Mir hunn eis selwer nët méi onbedéngt a Fro gestallt.

An dëser ganzer Entwécklung hu mir vergiess firwat mir et esouwäit bruecht hunn, a wéi prekär dat Erreechtend war an ass.

Och wa mir nach ëmmer vun eise grousse Sproochekenntnisser, eiser multikultureller Gesellschaft an eiser zolidder Formatioun profitéieren, esou sinn eis kuerz an einfach Verwaltungsweeër dach awer ëmmer méi laang an ëmständlech ginn.

Lëtzebuerg muss säin Entrepreneursgeescht erem nei entdecken ! Mir mussen d’Freed zur Eegeninitiativ an zum Risiko erem förderen.

Dat opent Lëtzebuerg muss och eng Plattform fir friem Betriber bleiwen, déi sech an Europa nidderloosse wëllen.

Dëst gëlt virun allem fir Betriber aus dem Beräich vun den neien Technologien, vun der Informatioun, der Kommunikatioun an dem Wëssen.

Altesse Royale, Dir Damen an Dir Hären,

Ech verpflichte mech hei an haut fir déi näechst Joren alles ze maachen wat a ménge Méiglechkeete steet, fir

  • d’Diversifikatioun vun der Lëtzebuerger Economie weider ze dreiwen; 
  • d’Kompetitivitéit vun dësem Land ze verbesseren;
  • d’Modernisatioun vun eise wirtschaftlechen Infrastrukturen duerchzezéien;
  • d’Innovatioun beschtméiglech ze förderen;
  • d’Promotioun vum Standuert Lëtzebuerg auszebauen;
  • Mäint dozou bäizedroen, dass déi sougenannte kuerz Weeër zu Lëtzebuerg erëm wierklech kuerz ginn,

an dëst mam Zil vun enger staarker sozialer Kohäsioun an am Respekt vun de kommende Generatiounen.

Ech soen Iech Merci !

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