Matinée-débat: Bilan compétitivité 2009

A l’occasion de la « Matinée-débat Compétitivité », organisée par l'Observatoire de la compétitivité jeudi 12 novembre 2009, rassemblant les représentants des partenaires sociaux pour un échange critique sur le « Bilan Compétitivité 2009 », les économistes de l’Observatoire de la compétitivité ont mis à jour la base de données statistique, ce qui a permis de répondre à un certain nombre de critiques qui avaient été formulées à propos de l’évolution des coûts salariaux unitaires.

Dans ce contexte, il faut rappeler, premièrement, que le Bilan Compétitivité 2009 est paru fin septembre 2009, donc avant la publication des nouvelles données de la comptabilité nationale du STATEC. L'Observatoire n'utilise en effet que des chiffres officiels, notamment ceux du STATEC ou des organisations internationales auxquelles ce dernier livre les données luxembourgeoises. Les comptes nationaux sont révisés périodiquement, exercice inévitable et indispensable qui ne remet nullement en cause les travaux de l’Observatoire.

Deuxièmement, le recalcul des indices de compétitivité avec les nouvelles données de la comptabilité nationale ne change rien au classement final basé sur les 86 indicateurs appréhendant les dix domaines rentrant dans la définition de la compétitivité. Le Luxembourg reste cantonné à la 13ième place !

Le coût salarial unitaire est, par définition, la rémunération par salarié pondérée par la productivité du travail. Le coût salarial unitaire augmente si la rémunération des salariés augmente plus rapidement que la productivité du travail, et vice versa. Le coût salarial unitaire est pro-cyclique, car la productivité diminue fortement en cas de ralentissement de l'activité. Il en va de même du coût salarial qui ralentit en phase de faible conjoncture, mais avec un décalage temporel. Le coût salarial unitaire réel est assimilable à la part salariale et varie en fonction des rémunérations des salariés, de la productivité du travail et du déflateur de la valeur ajoutée.

Dans une phase de ralentissement, voire de récession, on constate que le coût salarial unitaire nominal a augmenté en 2008 de 6,3% et va augmenter en 2009 de 5,8%. Les chiffres correspondants pour le coût salarial unitaire réel sont de 1,7% et 6,8%.

Sur une plus longue période, de 2000 à 2008, le coût salarial unitaire nominal a augmenté de 2,6%, le coût salarial unitaire réel a légèrement diminué de 0,3% (Source: AMECO, Commission européenne).

De plus, le coût salarial unitaire peut être complété par un indicateur plus utile qui est le « taux de change effectif réel », puisque celui-ci tient compte des prix relatifs pratiqués par les entreprises luxembourgeoises face aux prix des concurrentes étrangères. Chaque indicateur reflète, sur la période récente, une dégradation nette de la compétitivité-coût.

La position compétitive, mesurée par l'évolution des exportations ou des parts de marché, ne dépend pas seulement du coût salarial unitaire, mais aussi des prix relatifs, de la conjoncture, de la qualité des produits. Le coût salarial unitaire n'est donc pas la seule variable à considérer, comme l’expliquent, de manière répétée, les auteurs du Bilan Compétitivité. La politique économique ne peut donc se limiter à des questions de compétitivité-coût, mais doit également agir sur d’autres variables.

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